“Mais toi c’est pas pareil, t’as une carapace, les émotions glissent sur toi !”… (La situation importe peu, n’était pas problématique, c’est l’idée redondante qui m’exaspère un ptit peu.)
Ca veut dire quoi ça ? Ca veut dire que j’ai l’air insensible, intouchable ? Sur-forte, insubmersible ? C’est de la pure folie, comment croire ça de moi ? Faut-il que je dissèque toute l’anatomie de mes sentiments pour vous prouver mon humanité, mes angoisses, mes pleurs, mes nuits blanches et découragements ?
C’est de la pure folie, avoir une carapace c’est être imperméable au monde, sur ses gardes, refuser tout en bloc, dans la crainte de souffrir, mais c’est un enfer. Moi je suis une éponge, je me nourris du monde, m’enrichis du meilleur et essaye, comme je peux, de digérer le pire. Au risque de souffrir, alors je souffre aussi, oui. C’est le jeu.
Si je souffre, je ne prends pas des grands airs de divas outragées auprès de tous mes proches, certes. Si je souffre, j’essaye de comprendre, de regarder un peu posément. (Même quand ça hurle dedans, oui) De voir ce que je peux faire, changer, adoucir, améliorer. Pour le reste, le non digérable, si besoin j’en parle à un ou deux proches. Ou sur mon blog. 🙂
Alors avec le temps, ça commence à porter ses fruits, j’ai peut-être réussi à dénouer quelques trucs, apprivoiser quelques sujets douloureux, pas tous, loin de là.
C’est une carapace ça ?
Si c’est une carapace, moi je la trouve étonnamment transparente. Il n’y a rien de plus inquiétant qu’un fanfaron qui devient brusquement sérieux. Je tressaille face au bavard invétéré dont le silence dure rien qu’une seconde de trop. Je reconnais la détresse du sportif à outrance qui va glisser “pas aujourd’hui, je suis fatigué”. L’alarme me semble hurler, et personne ne l’entend.
Tout le monde est occupé à contempler les jérémiades de celui qui n’a vraiment pas de chaaance, parce que son chien, son chauffe-eau, et son dos, et sa mère, et son patron… Ces plaintes correspondent aussi à une douleur, probablement, mais ça me semble trop flou, je ne sais jamais reconnaître le moment ou il faut s’inquiéter. Et puis de toutes façons ces gens là ont déjà monopolisé toute l’attention, ils n’ont pas besoin de la mienne en plus.
Voilà.
Si vous avez encore un doute venez tâter mes biceps et leur terrrrible carapace. Regardez, c’est pas de l’acier trempé, c’est juste du papier de soie pour faire joli. Parce que c’est important de faire joli.
Tu dois être comme moi, t’as ta lune en capricorne 😉 Et puis quand je tressaille moi ça ne se voit pas entre deux contractures !
Plaisanteries mises à part et sans t’avoir jamais vue quand je pense à toi je vois de la lumière et j’entends des rires. Allez bisous p’tite ;)tortue
Ah ben voilà, c’est ma lune en capricorne, que n’y ai-je pensé ! ^^
C’est tout gentil, merci. Bisous 🙂
moi, je crois à l’exact contraire. je veux dire qu’on se prends tout plein d’émotions dans la gueule à longueur de journée, et qu’on s’en protège tous comme on peut, par le rire, la dérision ou l’éloignement …
on les planque un peu, parce que c’est pas toujours évident à assumer, et que c’est pas forcément la peine de les placarder à la face du monde …
je crois que c’est cette planque qu’ils appellent carapace …
Oui, je crois aussi que le concept de carapace peut ressembler à ça.
Mais justement, c’est pour ça que je nie avoir une carapace : je ne vis pas les émotions comme des agressions dont je dois me protéger, je les accueille juste à bras ouverts, et je deale avec ce qui arrive 🙂
Mais c’est pas pour autant une tare d’avoir une carapace, hein, chacun fait avec ce qu’il peut, comme il peut, et c’est déjà pas mal ! 🙂
Comment souvent, tes remarques sont TROP fortes !!
une carapace toi, ben quelle drôle d’idée ! C’est pas parce que tu es assise sur un engin métallique qui fait pas loin de 100 kg que tu en as une ! Tu crois pas que ça pourra venir de là cette idée bizarroïde ??
La carapace en elle-même je sais pas, moi je vois plutôt ça dans l’amalgame “handi = courageux, trop fort, résistant, sur-homme, se plaint jamais, blabla”. Enfin dans le contexte c’était pas ça, mais de façon général, je le prends comme ça.