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Mois : avril 2011

Nombrileries

Ces dernières semaines, je n’ai pas beaucoup écrit ici, et pourtant je n’étais pas loin, penchée sur le nombril de mon blog (l’ancêtre).

En recherchant quelques archives (je vous raconterai bientôt pourquoi, teasing d’enfeeer), je me suis retrouvée à feuilleter mes tout premiers articles, puis les suivants, puis je me suis tout avalé, linéairement, chronologiquement, le fil de ma vie passée. Mes articles, vos commentaires. Et c’est TRES instructif. Rien que pour cette trace, je ne regrette pas d’avoir tenu ce blog, c’est riche. Riche d’enseignements sur soi.

– C’était vachement agréable à lire, fluide, je me suis souvent retrouvée à chialer ou me marrer franchement, ça donne envie de continuer. Même si cette envie était déjà présente.

– La pétillante jeunette de 25 ans de l’époque me ressemble beaucoup plus que la mollassonne d’aujourd’hui. Les bulles ne sont peut-être pas si loin, il FAUT que je me ressemble maintenant bien plus. Vivre n’a pas de raison objective d’être plus dur aujourd’hui.

– Cette vision d’ensemble m’a révélé un autre truc intéressant. Depuis 2004, j’ai connu au moins 5 ou 6 hiver avec gros coups de mou, entre fatigue physique/nerveuse et vrai coup au moral ! Alors ce que je soupçonnais vaguement cet hiver me semble une vraie piste : la dépression saisonnière ! Effectivement, cette année ça a bouffé mon énergie d’octobre à mars, soit la période “heure d’hiver” et météo grisouille… Alors à l’automne prochain, je sais que je serai vigilante et ne tarderai pas à brandir millepertuis ou autres armes adaptées !

– Vos commentaires sont aussi riches que mes articles, si ce n’est plus. Ca je le savais. Et aujourd’hui, je regrette qu’une majorité des réactions se passent sur Facebook, parce que je n’en garderai pas la trace, quand je relirai ma vie dans 5 ans. Alors peut-être que je n’annoncerai plus mes articles sur FB, vous pouvez bien vous servir des flux RSS ou de l’inscription à la newsletter, nomého ! 🙂

– De ces moments ou ça n’allait pas, et dont la lecture m’a pas mal retournée, je garde en particulier 2 de vos commentaires. Au milieu d’un océan de gentils “courage, ça va s’arranger, ça passe avec le temps”, l’inconnue Valérie me disait “Je ne pense pas que ça peut passer”. Sur le coup, c’est la seule parole qui m’atteignait. Avec 4 ans de recul, ça n’en est que plus évident.

D’autre part, quand je n’arrêtais pas de perdre au jeu de la vie, l’ami Leto m’a dit “hé bien triche !”. Jolie formule, et juste en plus.

Je suis arrivée au bout de ma lecture, y a donc plus qu’à le continuer.

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Don’t tripote me, merci

Face au corps handicapé, il y a plusieurs attitudes.

A un bout, on a des connaissances, même proches, qui gardent une distance respectueuse inaliénable, et ne se permettent pas trop de vous toucher, de vous chahuter, parce que bon, quand même, on ose pas trop, on sait pas trop. C’est un peu agaçant mais pas bien grave.

A l’autre bout, des inconnus trouvent approprié de venir vous papouiller. C’est TRES agaçant et CARREMENT grave.

Gamine, ça a dû m’arriver souvent. Je veux dire, comme tous les gamins qu’on trouve mignons et dont on éprouve le besoin de pincer la joue. Je n’éprouve pas ce besoin personnellement, mais bon, c’est pas un comportement rare. Sauf qu’on a dû me le faire beaucoup plus souvent, et beaucoup plus longtemps qu’ordinairement.

Pourquoi ? Ben parce que j’étais handicapée pardi. L’association d’idées qui amène au besoin de me toucher, je la comprends pas bien, je dirais “oh la pauvre petite, sa vie n’est pas drôle alors je vais lui apporter du réconfort”, mais je me prononcerai pas, demandez plutôt aux tripotteurs.

Maintenant ça va mieux. Parce que j’ai 31 ans et que je me vis comme telle, je veux dire je porte plus de couettes, je tiens pas la main de la personne qui m’accompagne, je mets pas de Tshirts Dora, et je machouille rarement des carambars en public. Je pense que j’ai un peu l’air d’une adulte quoi.

Et pourtant, pourtant, je n’ai-aime que toi, ça m’arrive encore.

Ca m’arrive trop souvent, tellement c’est difficile à digérer. Mais objectivement ça ne m’arrive pas très souvent, moins d’une fois par an je dirais. Et du coup, ça me sidère tellement, à chaque fois, que j’en reste baba, je ne sais absolument pas quoi répondre à ça. Vraiment, je n’ai pas le temps de me dire “oh fait chier, pour qui il me prend, blablabla”, je reste juste scotchée à me demander “Mais…? J’ai rêvé ?… Il a vraiment fait ça ?!…”

La dernière fois date de quelques jours, nouvelle sidération, pour une scène d’une banalité dramatique.

En sortant de chez ma tante, avec ma mère, une voisine est dans son jardin. Ma mère s’arrête pour lui dire bonjour, visiblement elle la connaît (pas moi). La dite voisine a sûrement entendu parler de moi par ma tante, par ma mère (PAS MOI, je ne la connais PAS).

Après avoir embrassé ma mère, elle se tourne vers moi, je lui adresse un bonjour poli. Elle s’approche de moi, et vient me faire la bise. Soit. Déjà là, je suis certaine que mon frère, solide gaillard aurait eu un bonjour de loin, au pire une poignée de main timide. Bref. Bien sûr c’est là que la tuile me tombe dessus : la voisine veut vérifier la douceur de mon épiderme, et me caresse langoureusement la joue.

Deux petites secondes, le temps pour ma bouche de s’affaisser, mes yeux de s’arrondir, mes sourcils de se circonflexir, ma babine de se relever avec dégout, mais la voisine a fini son méfait et s’est déjà détournée pour reparler à ma mère. Et je reste seule avec ma babine relevée et mon égo ravagé.

Ce geste “gentil” est d’une telle violence, je sais pas si vous ressentez ça. Je me sens comme un chaton roux en trop qu’on va piquer. Oui mais gentiment.

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