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Mois : septembre 2011

J'ai chopé la chiale

 

C’est marrant, je pensais qu’en vieillissant on apprenait à être plus forts, à mieux réagir en fonction de nos échecs, victoires, blessures, leçons… C’est vrai, en partie. Mais le problème c’est que chaque échec, victoire, blessure, leçon, laisse aussi une trace plus ou moins discrète, profonde, durable. Une cicatrice, une fissure.

Pour faire plus court, ce qui ne nous tue pas nous rend à la fois plus forts et plus fragiles.

 

Pendant plus de 25 ans, je n’ai pleuré devant personne, ça me semblait le summum de l’intime. Faut dire que c’était pas dur, je pleurais 2 ou 3 fois par an. Le soir dans mon lit, quand trop de fatigue/énervement souvent. Un dodo et ça repart.

Inimagineable pour moi de pleurer devant un film. Pleurer de joie, alors là ça me dépassait vraiment. Je n’étais pas insensible, loin de là, tout me touchait, je connaissais joies et tristesses intenses, mais sèches.

 

Depuis 5 ans, il y a eu des coups, accrocs, déceptions, douleurs. Douces, violentes.

Et quand ça ne va pas, pleurer devant un humain m’indiffère totalement, finalement. Et en ce moment j’ai de bonnes raisons de chialer, alors je m’y adonne intensément, parce que j’ai pas vraiment le choix. Mais je trouve ça tellement nul ! Pas socialement, ni psychologiquement, pas en tant que faiblesse et tout, ça je l’ai dit, je m’en fous.

Mais sans déc, ça sert à quoi de pleurer ? La poète disait quelque chose comme “Ne retiens pas tes larmes laisse aller ton chagrin, ne retiens pas tes larmes, pleurer ça fait du bien”. Et ben QUE TCHI ! Des queues de cerises ouais ! Ca fait absolument pas de bien. Après avoir pleuré je suis juste encore plus fatiguée, donc down, donc encore plus envie de pleurer.

J’ai lu récemment que dans les larmes, il y aurait des protéines (Et ? Ca veut dire qu’il faudrait les boire, comme un petit remontant ?) et des hormones antalgiques (Mais si on les évacue, ça sert qu’à calmer la douleur des joues non ?). Bref, moi je suis super sceptique.

 

Mais il y a un truc marrant qui accompagne mes grosses chiales, c’est les petites chiales !

Ben oui ça y est, je verse ma larme pour un film, une chanson, un cadeau, une naissance, un mot, un brin d’herbe. Pas de tristesse. Juste, ça coule. Je ne suis pas plus émue qu’avant, juste fissurée. Alors ça coule, ça fuit, ça suinte, ça déborde. Je suis incontinente du globe occulaire, je contrôle plus bien.

Et je trouve ça assez drôle, je ne sais pas pourquoi mais je me visualise en vieille pleureuse, dans quelques décénnies. Je vois toute la famille s’amuser à me faire pleurer, et y arriver tellement facilement, les enfoirés. 🙂

 

Thomas Fersen – Ne pleure plus

 

J’ai failli interrompre cet article en tombant sur ce très proche écrit presque synchro de Daria Marx !

 

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Jeudi confession : Je suis la vieille aux chats.

Mon chat a 4 ans. C’est un matou de gouttière, gris tigré. Banal mais pas banal. Un peu sauvage, à tendance canibale. Pas facile facile. Mais gentil tout plein quand il n’a pas de calculs, le pov chou.

 

Cet hiver, les contre-voisins qui surcouvaient leur matou ont décidé de le laisser naviguer. Parce qu’avant il était en laisse dans leur jardin. Un beau chat tout gris uni, j’y connais rien en marques de chats, mais c’est du chat de compèt, assez canon. Alors il est venu jouer dans le jardin avec mon chat (qui n’est pas en laisse, mais n’a jamais eu l’idée de sauter le grillage), qui est très sauvage avec l’humain, mais carrément félinophile.

Il faisait moins 17, le soir, et ses maîtres avaient fermé leurs volets, il grattait à ma fenêtre pour ne pas passer la nuit dehors, mais j’ai lutté, je ne l’ai pas adopté. Et puis au printemps, on laisse les fenêtres ouvertes, alors il est rentré, a encore joué avec le mien… Et il s’est mis à pisser partout alors oh, hé, bon, dehors hein !

 

Et puis les voisins ont eu une chatonne. Grise, tigrée, le mien en minus. Quand elle est venue dans mon jardin (oui, elle a vite compris le truc du grillage, le mien toujours pas), je ricanais d’entendre la gosse d’à côté l’appeler, “oh nooon fifi, viens !”. Je l’ai laissée rentrer chez moi elle, parce qu’une femelle ça ne marque pas son territoire. Et puis en plus la pauvre minette elle était toute maigre, et elle avait un oeil qui coulait, alors chaque croquette qu’elle pouvait manger chez moi, c’était toujours ça de pris pour elle. Et puis maintenant, elle attend des petits, alors bon, faut bien qu’elle mange hein… :-/

 

Et puis les contre-voisins, ceux du gros gris qui pisse, lui ont fait un petit frère. Comme dans ma rue on a peu d’imagination, ils l’ont pris… gris tigré. Cette semaine il a appris à passer le grillage (oui, LUI). Alors ils gambadent dans mon jardin tout le temps, mon gros gris tigré, la petite minette grise tigrée, et le chaton gris tigré, on s’y perd un peu. Mais le chaton, je ne l’ai pas laissé rentrer, ah ça non j’ai assez donné. Et j’ai tenu. Deux jours. Oh allez au point où j’en suis.

Et puis bon, il est tout câlin contrairement aux deux autres, c’est sympa. Il s’étale sur mon lit et ronfle, sur le canap et miaule pour réclamer des câlins…

 

Voilà voilà. Donc la seule question est “Est-ce que 31 ans 1/2 ça suffit pour être Vieille aux chats ?”

 

Oh non non attendez, non pas du tout, je ne vais pas prendre un chaton de la minette !

Non c’est même pas sûr. Pas forcément.

Mais si c’est un garçon, je l’appellerai Léon.

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