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Auteur/autrice : celinextenso

Cannibale

 

Je me nourris de vous, et j’en sors toute costaude. Bon en vrai je vous laisse en vie, je ne vous mange pas vraiment. Alors peut-être plutôt vampire, j’y connais rien, comment ça se passe quand on se fait bouffer le sang par un vampire, on meurt pas hein ?

 

Ca fait longtemps que je ne vous ai pas donné de nouvelles, et pourtant elles ne sont pas mauvaises.

 

J’ai passé un chouette été, en boulimie de merveilleuses rencontres.

Twitter, vous savez ce truc de geek, no-life, snob et tout. Ben sans lui je n’aurai jamais vécu tout ces trucs extra qui m’ont nourrie.

J’ai reçu pas mal de gens chez moi, parce que, ça peut paraître étonnant, mais des fois la Lorraine c’est sur la route des vacances ! Un joli couple de picards avec bout de chou, qui revenaient des Alpes. @Ar_melle me dit « Mais on ne va pas oser dormir chez toi, tu ne nous connais même pas… » quelle idée, on se connaît tout autant que d’autres connaissances IRL ! Et puis l’incontournable @AlbertineP et sa tribu, leur bonne idée de passer leurs vacances dans les Vosges. Et puis Catherine, son homme et son petit, en provenance d’Espagne, entre Alsace et Paris. Et Christine venue déposer sa fillotte en colo dans les Vosges. (Ces derniers ne viennent pas de twitter mais bon, d’internet quand même) Je vous le dis, tous les chemins mènent en Lorraine.

 

Mais la Lorraine sait aussi s’exporter. Malgré un camion en panne depuis des mois, j’ai roulé ma bosse jusqu’en Bretagne, grâce au prêt de kangoo de @tid35, pour me prélasser dans un manoir avec @VeroCicera, avec @AlbertineP (encore elle ?!) et leurs vivifiantes familles ! ^^ En profiter pour rencontrer enfin ma vieille et fidèle @Prof_Ninoche, et la touchante et pétillante @Babeth_Auxi et son tout ptit Georges.

Sans compter une vadrouille au pays de @fioocree, l’émotion, les belles personnes rencontrées. (Et toujours @AlbertineP, pffff….)

 

Et puis septembre est venu, et puis plouf.

Alors je me suis vite prise en main, luminothérapeutiquement parlant, et je crois que ça va le faire. On est en novembre, on est même passés à l’heure d’hiver, il fait nuit à 16h, il fait un temps de pisse, je viens de passer 3 semaines sans internet, et pourtant, ça va. Zen comme tout. Je suis paisible. Je reprends des vieux chantiers comme ce projet de bouquin, je réponds à des courriers de 2010, je sors malgré le déluge (en particulier au fantastique Festival de l’horreur et de la mort qui tue de Nancy), ça va. Je ne nage pas dans un bonheur arc en ciel hein, mais sincèrement si l’hiver peut se passer comme ça, je peux envisager me reconstruire un peu plus solidement.

Je trouve même l’automne plutôt joli.

 

(Ah et sinon j’ai un nouveau camion, et je passe le week-end du 1er décembre à Paris, alors si il y a moyen que je croque un bout de vous, autour d’un verre, d’un repas ou d’une ballade, pour me faire tenir tout l’hiver, faites moi signe !;-))

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Billet d'absence

 

Il y a un an tout pile, là, on allait à ton enterrement.

Tu nous avais bien dit « Après ma greffe vous viendrez, on ira chez mes parents ». On s’en réjouissait. Et puis la phrase a pris un tour amer, puisque t’étais pas là. On avait pas du tout vu ça comme ça, nous.

Bon j’exagère en disant que t’étais pas là. T’étais super présente, dans toutes ces belles personnes, mais on se serait quand même plus marrés si t’avais pu venir, tu fais chier. Avec toi malgré les circonstances, on aurait ricané, je suis sûre. Rire malgré le pire, c’est un super-pouvoir qu’on avait.

T’aurais surenchéri quand Albertine m’a prédit en début de messe que le prêtre allait venir me bénir. (Elle s’est trompée).

T’aurais adoré quand ton cousin a joué Starwars à l’orgue. (« Céline c’est Star Wars ! Mais si, je t’assure ! » J’avoue avoir eu pitié d’elle, accusé la chaleur, mais non, elle avait raison ^^)

T’aurais pouffé avec Albertine quand le prêtre, après la messe est finalement venu me prendre les mains, silencieusement, et repartir de même.

T’aurais aimé les gens souriants, en couleurs vives, les gamins qui couraient, le temps radieux.

Oh et puis laisse moi te raconter, quand ils ont descendu le cercueil en terre, avec des cordes. Ils ont retiré les cordes, le moment était sensible et silencieux… Quand soudain une main est venue s’agripper au bord du caveau et se hisser, aaaargh nos cœurs se sont arrêtés, faut pas faire des trucs comme ça ! Comme tu nous aurais chariées !

Ne m’en veux pas trop, j’ai pas été très à la hauteur, j’ai chialé du début à la fin, on se marrera une prochaine fois, ok ?

Tiens d’ailleurs aujourd’hui on voit tes proches, ça va être un peu bizarre, mais je crois qu’on va essayer de se marrer un peu plus. Tu seras encore absente, lâcheuse.

 

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L'est en liesse

(Aujourd’hui j’utilise mon blog pour communiquer avec les copains twitter surtout, désolée pour les autres. La meuf 2.0)

 

Ca y est ça me reprend. Dans mes souhaits pour 2012, y avait pas grand chose, pas d’ambitions, pas d’obligations, de buts, de résolutions. Non y avait juste « le souhait de boire un coup avec chacun d’entre vous ». (Ah non tiens, je viens de le retrouver, c’était ce que je voulais pour noël en fait, ben personne m’a offert ça!) Enfin mon vœux s’adressait surtout aux plus lointains, puisque j’ai le plaisir de trinquer régulièrement avec les Nancéens.
Alors quelques volontaires ont levé le doigt, on a évoqué un gros week-end twitter, aux beaux jours, et comme la saison n’était pas très propice, on a mis ça sous l’oreiller.

Et puis hier, @labouseuse m’a trop nargué avec son « Touloutouz ». Merde alors, moi aussi je veux la voir, mais c’est trop loin Toulouse. Et puis moi aussi je veux un « GrandEstRugueuxTouz », mais ça sonne pas trop bien, alors on se met d’accord sur « L’Est En Liesse » et je remets l’idée sur le tapis.

Des candidats ? On se ferait une grosse journée conviviale. On prévoirait un endroit en plein air, à Nancy ou presque, mais avec possibilité de repli en cas de souci météo (Bienvenue en Lorraine o/). Viendrait qui voudrait, de près ou de loin, seul ou en famille, et chacun ramènerait des victuailles à partager. Pour les non-locaux, je m’occupe de vous trouver un hébergement (auberge, chez l’habitant, sur mon canapé, ou bien vous plantez une tente dans mon mini jardinet d’HLM ^^), et des transports à disposition si vous venez en train. Et je peux aussi faire guide touristique et vous faire découvrir Nancy, sa place Stanislas bling-bling, ses environs, et autres mignoncetés locales. On se choisirait une date, disons entre le 7 juillet et le 5 aout.

Voilà, l’idée est lancée, maintenant c’est à vous de jouer si ça vous intéresse, je vous écoute !

Voilà un doodle pour connaître vos disponibilités (de principe) http://www.doodle.com/58rumctf9nqkx3dh#table

 

Photo non contractuelle

Photo non contractuelle.

(Mais vous plaignez pas, le dernier pique-nique que j’ai organisé c’était dans la neige.)

 

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Bibi sauvée des eaux

J’habite à Nancy, Essey-les-Nancy plus précisément. Petite bourgade chère à mon cœur, et généralement insignifiante aux yeux du monde, mais qui a fait les unes des médias cette semaine, pour cause de catastrophe naturelle. Jusqu’en Russie ils s’inquiétaient pour nous, ouais.

 

Lundi soir, j’ai passé une nuit épique. Moitié marrante, moitié flippante.

 

Ca commence à 22h30, je contemple avec bonheur le violent orage qui s’abat dehors, j’adore ça. C’est beau, c’est fort, c’est – Oh tiens des petites gouttes perlent sous ma fenêtre, elle fuit un peu. Elles descendent un peu les petites gouttes et – OH MERDE, y a une grosse flaque sous moi, à peu près exactement là où il y a tous mes fils d’ordi ! Bon, on éteint tout, on éponge le plus gros, on met des serviettes parce que ça coule encore… Faudrait fermer les volets pour que ça s’arrête, alors on ouvre la fenêtre, mais une vague déferle, alors on referme vite, et on re-éponge !

Et on fait pareil dans la chambre d’à côté.

1/4h plus tard, l’orage fait une petite pause, alors vite on ferme les volets. Fin de la petite aventure rigolote. Je twitte un peu, échange quelques messages sur l’anecdote et envisage d’aller me coucher quand…

« Oh merde Céline, c’est moins drôle là !!! »…

Il y avait ça dans mon entrée et ma cuisine. Oké.

Ca venait du pallier de l’immeuble. Alors on frappe aux portes des voisins, heureusement les 3 sont encore réveillés et viennent aussi de se rendre compte de la tuile. Ils essayent d’appeler les pompiers qui sont (bien sûr) injoignables.

Le parking de l’immeuble fait cuvette, la boue venant de la côte juste derrière, et la porte d’entrée du bâtiment n’est pas du tout étanche, donc notre pallier baigne. Alors on referme vite la porte, on boudine l’entrée, et on écope, on écope, on écope. Des seaux, des seaux, des seaux. On s’en sort pas mal puisque la mare ne gagne pas de terrain. Elle se remplit au fur et à mesure qu’on la vide, mais ne s’étend pas, donc on continue. D’autres voisins ont pris le parti d’ouvrir les portes, mouillé pour mouillé, et de fumer ensemble en attendant que ça passe.

Un voisin frappe, on ouvre à contre cœur (ça recoule très vite chez moi, il y aura jusqu’à 15cm sur le pallier quand même) et partage gentiment son stress avec nous « On surélève les meubles là, parce que dans 1/2h on est sous l’eau !!! »… Euh merci pour l’optimisme voisin, et pour la proposition, mais nous on va surtout continuer à écoper hein, merci, bisous.

Ca fait un peu flipper mon assistante (moi aussi), qui réalise paniquée « Mais on peut pas te surélever, TOI !! », ça me fait beaucoup marrer. On alterne entre stress et rigolade d’ailleurs. On fait une pause rigolotte pour filmer le torrent de boue qui ravage la route devant, mais pendant ce temps là, l’eau est remontée. Des voisins décident de bouger leurs voitures du parking « pour faire de la place pour l’eau », ça nous semble obscur. Sarah prend des nouvelles régulièrement par SMS, et quand je lui dis « ça remonte » elle me répond « qu’est ce qui monte ?… » Ben l’eau, banane !!! Fou rire. Et puis sur twitter, je lis « les pompiers sont en cours d’intervention sur Essey… EN BARQUE ». Pas fou rire, flip. On guette par le judas ce que font les voisins (pas pour espionner mais pour ne pas ouvrir hein ^^), on voit le petit vieux d’en face en caleçon, les pieds dans la flotte. On les voit avec des bûches de bois dans les mains, on ne comprend pas, et on se marre en se disant que franchement, est-ce bien le moment de faire un feu de camp ? (bon après on repense à l’histoire des meubles à surélever)

On essaye d’entendre ce qu’ils disent, sans trop de succès, mais à un moment on entend clairement que « CA DESCEND » et effectivement, l’eau rentre moins vite chez moi, ouf, on souffle.

On commence à revoir apparaître les chevilles des voisins, alors on peut ouvrir la porte, ça ne rentre plus chez moi.

Je constate que je suis la plus épargnée des 4, ou alors on a vraiment bien géré. Alors on réquisitionne tous les balais, et on essaye d’évacuer la boue qui stagne encore, sur le pallier et chez notre tout petit vieux, toujours en caleçon, dans 5cm d’eau boueuse, sur son canapé en plein courant d’air, et qui refuse qu’on appelle sa famille. Les voisins du dessus mettent la main à la pâte (sauf ceux qui restent dans l’escalier à faire des commentaires à ceux qui bossent…). Bonne ambiance, tout le monde est fatigué, en a marre, mais tout le monde est content de voir qu’on s’en sort. On apprend que les pompiers ne viendront pas cette nuit, puisqu’au bout de notre rue, ils ont 1m50 d’eau. Oups.

On racle, on vide, et on finit par appeler la famille de Mr Smith. Tout l’immeuble attend l’arrivée du Michel, la gosse d’à côté vit visiblement la nuit la plus excitante de sa petite vie, nous on est (un peu) fatiguées, il est 4h, on va se coucher. Sans trop dormir pour autant. Rêves d’eau.

 

Réveil 8h, il ne pleut plus, une rude journée s’annonce. Les gens allument radio, télé, journal, et me harcèlent de « Il paraît qu’à Essey c’est gravissime, ça va toi ?! Besoin d’aide ?». Sur le parking, vision d’apocalypse, une couche épaisse de glaise gluante. Tout le monde est là, compare ses bobos. On attaque le décapage du champ de bataille, appartements boueux, caves (en RDC) encore bien trempées. L’air est saturé d’humidité, dur de faire sécher quoi que ce soit.

 

Et puis l’esprit sort de son mode automatique et comprend. Comprend qu’on a pas vécu un orage mais une catastrophe naturelle. Que j’ai eu une veine de cocue, finalement. Qu’effectivement, « on ne peut pas me surélever », et cette idée me fait moins rire.

Sur BFM mon petit maire qui parle de situation catastrophique et j’ai un peu envie de pleurer. Des témoignages de gens encore dans l’eau, et j’ai un peu envie de pleurer. Des gens qui passent toute la journée dans ma rue pour amener à la benne canapés, lits, brouettes de gravats, sacs de vêtement, électroménager et la boule dans ma gorge grossit à chacun de leur passage. Mon quartier est recouvert de boue, du bitume s’est déplacé. Je suis groggie.

 

Et je n’ai rien eu. Juste les plinthe de ma cave qui se décollent. Rien. Pfffou.

 

Je n’ai rien vécu, juste une toute petite aventure sans conséquence pour moi, juste récupérer un peu de sommeil et hop on passera à autre chose. Mais j’envisage un peu le cataclysme que peuvent vivre les gens qui ont échappé à une vraie catastrophe, un attentat, un accident, c’est assez irrationnel…

 

Du coup la semaine prochaine, on organise pour la première fois une fête des voisins.  🙂

 

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Rémission

Est-ce que c’est la faute aux jours qui se font plus longs ?
La faute au vigoureux soleil qui accompagne ce froid intense ?
Je couve quelque chose de bizarre.
Je me réveille plus facilement le matin. Je trouve plein d’idées de trucs à manger, voire même je cuisine, alors que ces derniers temps je m’embourbais de « bofs » devant des rayons surchargés de supposés délices. Des projets complètement loufoques font comme des petites bulles dans mon cerveau. Je mets en œuvre quelques bonnes résolutions 2011 (puisqu’en 2012, nada).
Je provoque rien, je constate.
Et ça m’horripile. Justement parce que je ne provoque rien.
La volonté mon cul. T’as beau déployer tous les efforts du monde, tu t’embourbes. Une semaine tu rêves de mourir, et la suivante, pour une raison totalement bidon, un peu de luminosité, un peu de chimie dans tes veines, et tu rêves juste de chouettes vacances. J’ai aucune prise sur mon état physique, soit, mais si j’en avais un minimum sur mon psychisme, ça m’arrangerait, merde.
Parce que ça veut dire quoi, qu’à la prochaine période de grisaille, au prochain coup dur ou au plus tard l’hiver prochain, je vais recommencer à suffoquer.

Donc voilà, je voulais vous tenir au courant. D’ici peu, je vais vous chanter que youpi tralala, je vais trop bien. Faudra pas trop trop me croire hein. Et rester pas loin de moi, s’il vous plait.

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Mode survie

L’hiver est long, le temps est long, la vie est lente et lénifiante.
J’en vois pas le bout.
Je suis un peu usée d’avoir ramé à contre-courant pour remonter, garder la pêche, tout ça, à coup d’armes très légales : millepertuis, luminothérapie, spiruline, sorties…
Maintenant je m’accorde du repos. Je prends ce qui vient, je laisse les rames de côté, et je regarde les vagues me porter, le vent me pousser. Le peu d’énergie que j’ai, je le consacre au vital : manger, boire, dormir, faire caca. (Ben oui, vital). Et, mentalement en position foetale, j’attends, je regarde.
Si j’ai un petit regain de force, je l’exploite, et sinon tant pis, j’en fais pas une maladie. (J’ai eu un regain d’énergie : j’ai concocté une carte de vœux à envoyer à plein de monde. J’ai plus eu d’énergie : je l’ai envoyée à personne :-))
Mes projets : voir si demain le jour se lèvera encore. Voir si les jours rallongent, et si quelque rayon de soleil va me rallumer. Et pis c’est tout.

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Avent jour 23 : l'elfe

Tu as trouvé un elfe dans ton jardin. Il veut que tu l’aides à aller à l’Élysée : il dit qu’il a une mission…

 

– Argh ! Mais tu m’as fait peur toi, qu’est-ce que tu fous là ? T’es un peu au courant que t’es chez moi ?

– Ben oui hein, sinon je serais allé chez le voisin. Je suis pas dans ton jardin pour planter des choux, c’est toi que je cherche.

– Super, ben écoute tu m’as trouvée. Maintenant, si tu veux bien je vais te laisser là parce que j’ai un réveillon à préparer moi.

– Non mais oh, tu crois quoi ? Que je t’ai cherchée pour la gloire ? Pour me repaître de ton éblouissante beauté ? Pour un autographe ? Si je suis là, c’est parce que j’ai besoin de toi. Alors tu m’aides ?

– Écoute, je suis désolée pour toi, sincèrement, mais je peux pas t’emmener avec moi au réveillon. C’est triste de devoir passer le soir de Noël tout seul, mais ma famille à d’horribles préjugés sur les elfes, alors je t’assure, tu passeras toujours une meilleure soirée seul.

– Non mais arrête, t’as vraiment rien compris. Le soir de Noël, c’est jamais de tout repos pour moi, c’est un peu le seul jour de l’année où je bosse. Alors tes petits fours, ils me font doucement marrer, j’ai autre chose à faire ! T’as l’air d’avoir le cerveau lent alors je t’explique : cette année on a eu une tonne de commandes de cadeaux un peu spéciaux, ça venait des grands comme des petits, et pour les satisfaire, j’ai un truc à faire à l’Élysée. Mais l’engin spatio-temporel a du mal comprendre mon accent polaire et au lieu de m’emmener à l’Élysée, il m’a fait atterrir à Essey. Alors faut que je file dans le TGV, mais les cheminots ne laisseront jamais passer  un elfe comme moi, alors si je pouvais me faufiler dans ton fauteuil façon Octave l’octodon, ça me dépannerait bien.

 

Voilà, je viens de le mettre au train, y a plus qu’à attendre. Il n’a pas voulu me dire ce qu’il allait nous faire comme cadeau, mais il a dit qu’on en entendrait parler demain matin…

En attendant passez tous une belle soirée si possible.

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Avent jour 22: un petit coin de parapluie

Une vidéo playmobil pour illustrer “l’humour, c’est comme un parapluie : ça n’arrête pas la pluie mais ça permet d’avancer”

Une vidéo Playmobil, bien sûr. C’est pas comme si on était à la veille de Noël, et que j’avais un peu autre chose à faire. C’est pas comme si une vraie vidéo Playmobil, ça me prenait trois jours normalement.
Alors excusez-moi de bâcler un peu, mais point de montage, point de mises en scène excessive, des effets secondaires réduits à leur minimum, et pour la qualité ben on verra ça en 2012, OK ?

J’aime beaucoup cette petite phrase, et elle est assez juste.
En plus, elle m’en rappelle une autre que j’aime beaucoup : “Il avait plu sur Fio car elle ne croyait pas aux parapluies”. Le livre était à chier (La libellule de ses huit ans, par Martin Page) mais j’avais béni cette phrase. Mais je suis peut-être un brin hors sujet là.

Le sujet, c’est donc l’humour, la pluie et comment on s’en protège.
Postulons que la pluie en ce moment, c’est mes forces qui se barrent, et me me laissent manchote. Rien n’arrêtera cette pluie, alors bon c’est vrai, on en rigole. Sauf que quand tu perds tes bras, et que t’as déjà pas de jambes, ben t’aura beau rigoler comme une bossue, t’avanceras pas beaucoup !
Humour, la boucle est bouclée ! Y a plus qu’à mettre ça en images et hop, c’est dans la boîte !

 

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Avent jour 21 : les copains Twitter d’abord

Twitter

 

On me demande de parler de twitter, ça c’est pas dur, y a tant à en dire.

Twitter, c’est mon bistrot du coin.

C’est le bouge où tu trouves quelqu’un à peu près à toute heure du jour et de la nuit. Au début tu y vas, tu bois ton jus, tu lis le journal et tu rentres chez toi pas vraiment plus riche qu’avant. Et puis petit à petit, tu t’imprègnes des lieux, tu repères quelques habitués qui te font sourire ou t’impressionnent, tu écoutes un peu les gazouillis qui t’entourent, et tu restes de plus en plus longtemps. T’es un peu au spectacle.

Tu finis par bien les connaître, sans leur avoir parlé. Tu connais leurs petites habitudes, leurs horaires, comment ils aiment leur café, et leurs petites contrariétés qu’ils partagent haut et fort. Parfois ils n’en disent rien, mais on les entend moins, et on voit bien qu’ils regardent un peu plus le sol. Il y a le gros râleur qui prend tant de place. Il lit son journal presque à voix haute, et interpelle tous ceux qui ne seraient pas d’accord avec lui, provoque l’affrontement, il amuse la galerie. Il y a ce type un peu pédant qui pense faire un cadeau aux habitués du bistrot en les honorant de sa présence. Tout le monde chuchote dans son dos, mais il décide de ne pas les entendre. Il y a le vieux sage, dans le coin, l’oeil malicieux et la réplique cinglante. Il y a les jeunes qui se retrouvent là et se racontent leur vie, leurs amours, leurs emmerdes, comme si le monde n’existait pas autour d’eux. Il y a les petits couples qui se font et se défont. Les solitaires qui soliloquent. Les mamans qui se retrouvent et échangent trucs de couture, de cuisine ou d’éducation. Les engagés qui se réunissent pour mettre au point leurs plans…

Toi t’es là, dans le petit coin près de la porte, et tu te régales. T’observes tout ce petit monde évoluer sans trop t’investir. Tu dis bonjour quand quelqu’un rentre, tu donnes un coup de main à l’occasion, et tu provoques un peu le gros râleur pour rigoler mais tu sais bien que tu n’existes pas pour eux. En vrai, Twitter c’est des messages de 140 caractères, pas un de plus, alors comment tu veux exister avec si peu ?

Mais un jour, dans ce petit monde où chaque atome fonctionne avant tout pour lui-même, il y a une tuile. Ou un événement positif, juste un truc qui grippe le rouage. Tu passes au bar par habitude simplement, sans rien en attendre. Tu commandes d’une vodka au comptoir, et le docteur te tape dans le dos « Allez, foi et vodka ! » et trinque avec toi. La pimbêche qui ne t’a jamais souri te fait un clin d’oeil. Le vieux sage passe près de toi et te chuchote un truc sensé à l’oreille. Les amoureux prennent des nouvelles, sincèrement. Même le râleur fait des blagues pour te faire marrer.

En fait t’as rien vu venir, mais tu te rends compte que tu es entré dans leur univers de la même façon qu’ils font partie du tien. Eux aussi savent que tu prends du cappuccino le matin.

Vertige.

Et ces inconnus deviennent soudain des Putain de présence.

Et ces présences deviennent amitiés, rencontres, voyages, yeux humides, projets, Lien.

Au rendez-vous des bons copains
Y avait pas souvent de lapins
Quand l’un d’entre eux manquait a bord
C’est qu’il était mort
Oui, mais jamais, au grand jamais
Son trou dans l’eau n’se refermait
Cent ans après, coquin de sort
Il manquait encore

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Intouchables, mon avis de grincheuse

Aujourd’hui je suis enfin allée voir le film intouchables. Je peux enfin parler en connaissance de cause, alors je ne m’en prive pas, je cause.

 

– Moi qui n’aime généralement pas les comédies, j’ai trouvé ça plutôt drôle, j’avoue. J’ai ri et souri plusieurs fois. Il y a de bonnes répliques, Omar Sy est un bon acteur comique, et Cluzet est un bon acteur handi. J’ai retrouvé certaines situations auxquelles je suis parfois confrontée, et que je tourne également à la rigolade.

Par contre je ne comprends absolument pas l’ampleur de l’engouement que suscite ce film. Même en s’autorisant toute la niaiserie du monde, ça n’est pas un film qui vous transforme, vous rend meilleur, vous redonne confiance en l’humanité…

 

– Le film est effectivement bourré de clichés, oui, bien sûr, on s’y attendait. Le genre de comédie française pas très audacieuse, qui préfère miser sur des valeurs sûres, quitte à ne pas aider les clichés à s’estomper (pour être gentille). Les clichés se trouvent d’ailleurs beaucoup plus sur le décalage social que sur le sujet du handicap.

 

– Depuis le succès de ce film, j’entends partout dire qu’il change le regard sur les handicapés. Et ça me faisait plutôt flipper. Après avoir vu le film, je ne vois toujours pas nettement quelle idée du handicap peut en ressortir. La seule chose que je vois, à la rigueur, est une dédramatisation globale du sujet. L’idée que le handicap n’est pas qu’une tuile innommable, et qu’on peut l’aborder avec une relative légèreté voire même de l’humour. On peut même toucher un handicapé, sans avoir bac+8 en médecine. De ce côté, c’est vrai que le français moyen est terriblement frileux, alors si c’est ça tant mieux.

 

– Maintenant, ce que je craignais et qui m’a agacé : le cliché de l’assistant ami, le valide vient stimuler l’handi, égayer sa vie de solitude. Et les gens n’ont pas fini de me dire « ah c’est bien, en plus ça te fait de la compagnie »… Ça ne ressemble en aucun cas à ce que je demande à mes assistants. Driss serait un super ami, mais un très mauvais assistant !  C’est une chose qui me tient très fortement à coeur, l’assistant n’est en aucun cas là pour me tenir compagnie ou me conseiller, mais uniquement pour remplacer mes bras (et ça n’empêche pas qu’on se bidonne souvent). Hors de question qu’un assistant me dise ce que je devrais faire, intervienne avec autorité dans ma vie sentimentale, prenne des décisions (dans le film, l’handi se laisse complètement gérer par les autres)… Je suis désolée mais c’est le renvoi assuré. Alors quand l’handi et son assistant profitent ensemble des charmes d’une masseuse, les bras m’en tombent.

 

– Justement, parlons en. C’est peut-être anecdotique, mais non, pas de bras pas de chocolat, ça n’est PAS drôle.

Recadrons un peu le truc, à l’origine la blague était très drôle. Moi, gamine, ça me faisait mourir de rire hein. La blague, c’était sans aucun contexte : « Maman, maman, tu me donnes du chocolat ? Allez maman, donne-moi du chocolat ! -Non, je t’ai déjà dit, pas de bras, pas de chocolat ! » C’est drôle parce que l’information du handicap n’est pas donnée avant la blague. Du coup, la réponse de la mère est doublement surprenante : à la fois on apprend que l’enfant a de bonnes raisons de réclamer (il ne peut pas se servir lui-même) et en même temps, on est confronté à une brimade de la mère tellement absurde qu’elle fait rire. (Ça sonne comme une punition, comme pour une bêtise, alors que la privation de bras elle-même est déjà suffisamment dure). Excusez-moi pour l’explication de texte, mais je l’aime bien, cette petite blague, je trouve qu’elle a des raisons d’être drôle.

Est-ce une raison pour trouver ça drôle de le reproduire face a un handicapé ? Laissez tomber, ne réfléchissez pas, je vais vous souffler la réponse : c’est non. Parce que le contexte du handicap est physiquement évident déjà, donc pas de surprise. Ensuite, la blague a été tellement faite et refaite, que c’en est devenu un lieu commun, là encore aucune surprise.

Alors une fois qu’on a enlevé ce double effet de surprise, qu’est-ce qui reste ? Et bien il reste une affirmation bête et méchante de domination physique. Oui, comme je vous le dis, pendant que la salle s’esclaffe, moi c’est ça que je vois. Moi je vois le rictus de l’handi, à qui on l’a déjà fait 2000 fois, et qui doit passer par la case “Je rigole avec toi, ahah je te fais croire que c’est drôle, pour que tu veuilles bien concéder à me donner enfin ce que je te demande”. Je trouve cette scène interminable, une vraie torture. Dans le même genre Marie avait décortiqué la scène du rasage.
Je connais des tas de personnes pas très à l’aise avec le handicap, qui ont voulu faire comme si c’était le contraire, et se sont amusées à me répondre “non” en me regardant droit dans les yeux, si je demandais quelque chose, pour me faire rire (non mais ahah, mégalol hein) et me prouver que “wa, elle n’a vraiment aucun tabou elle, trop fort”. Avant de déclarer, grand seigneur “mais nooon, je déconne, bien sûr que je vais te le donner”.
(Revoyez la scène et le rictus)

Alors oui, vous allez me dire, pour une fois qu’on peut rigoler un peu du handicap, on se détend, et tout de suite on vexe des gens et il faut à nouveau faire attention à tout ce qu’on dit. Ben oui. On a le droit de faire de l’humour, avec le handicap comme avec le reste, mais on a surtout le droit d’être drôle.

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